Tu choisiras la vie
La Conférence des responsables de culte en France (CRCF), qui rassemble les principales religions présentes dans notre pays – catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes – vient de lancer une alerte solennelle. Elle dénonce le basculement que représenterait l’adoption d’une proposition de loi visant à inscrire un « droit à l’aide à mourir » dans notre législation.
Dans le Deutéronome, Dieu adresse à son peuple cette parole décisive : « Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur. […] Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Dt 30,15.19). Cette invitation traverse toute l’Écriture et résonne aujourd’hui avec une acuité singulière, alors que notre société s’apprête à franchir une étape grave. Dans un climat d’émotion sincère, mais aussi d’ambiguïtés sémantiques, il nous revient, en Église, d’éclairer les consciences à la lumière de l’Évangile.
Derrière une apparente compassion des législateurs de notre pays, c’est en réalité une rupture anthropologique qui s’annonce : faire de l’administration de la mort une pratique légale, médicalement encadrée, reviendrait à transformer en droit ce qui était jusqu’alors considéré comme une transgression. Comment ne pas entendre cet appel, qui n’est pas d’abord politique, mais profondément humain ? « Tu choisiras la vie » : ce commandement biblique, au cœur de l’alliance entre Dieu et son peuple, n’est pas un slogan, mais une exigence. Choisir la vie, ce n’est pas refuser la mort — inévitable pour chacun — mais refuser de faire de la mort un acte que l’on provoque. C’est accompagner, soulager, entourer, aimer jusqu’au bout. Non pas par acharnement, mais avec tendresse. C’est croire que la dignité d’une vie ne se mesure ni à sa productivité, ni à sa souffrance, mais à l’amour reçu et donné.
Dans nos communautés, soyons des artisans de cette culture de la vie. Visiter, écouter, prier avec les malades. Soutenir les soignants. Porter dans la prière les législateurs. Témoigner, avec douceur, mais fermeté, de cette espérance chrétienne qui ne se résigne jamais à l’euthanasie comme solution. Le Christ, en croix, n’a pas fui la souffrance. Il l’a traversée pour ouvrir un chemin. À sa suite, choisissons la vie.
La Rédaction.