Les Saints fondateurs de la Bretagne Selon la tradition et selon une vie de saints (hagiographie) tardive, écrite à partir du XIe siècle, les sept saints fondateurs de la Bretagne seraient des moines et ermites venus du Pays de Galles et de Cornouailles vers le 5e siècle et le 6e siècle, à l’époque de l’émigration bretonne (Grande-Bretagne). L’évangélisation de notre province (Armorique) se serait alors établie autour des monastères fondés à cette époque.
SAINT MALO d’Aleth (Alet) ou Maclou ou Maclav
C’est sans doute le moins connu des sept saints fondateurs, même si la ville qui porte son nom, a une renommée internationale.

Tout d’abord, il ne faut pas le confondre avec un autre St Malo, l’un des soldats d’une légion romaine, mort martyr dans le Nivernais, avec ses compagnons, au 3e siècle, pour n’avoir pas voulu persécuter les chrétiens du pays. Le Malo que nous honorons en Bretagne, la tradition, dans l’Église catholique, le désigne sous le nom de St Malo, premier évêque d’Aleth ou d’Alet. Une explication s’impose alors à propos d’Aleth ! En effet, au 6e siècle, la ville de St Malo n’existait pas. La forteresse d’Aleth, depuis l’époque romaine, puis celle des celtes, était une cité forteresse, marchande ou militaire suivant les époques. Elle s’était développée et agrandie au fil des siècles pour devenir St Servan. Mais une autre agglomération toute proche allait naître autour de son port. Elle s’appellera St Malo ! Aujourd’hui, Aleth, ou, si vous préférez St Servan, avec sa Tour Solidor, c’est devenu un quartier de St Malo.
Saint MALO Ermite et Évêque Fêté lé 15 novembre
Malo est donc un prénom masculin, d’origine celtique avec des formes dérivées : Mallorie, Maloh, Malu.
La vie de Saint Malo, composée vers l’an 870 par le diacre Bili à Alet, le fait naître, vers l’an 510 à Llancarfan,

dans un royaume du Pays de Galles. Vers l’an 538, Malo va faire partie de l’importante migration de Grande-Bretagne venant évangéliser l’Armorique. Il débarque sur la petite île de Cézembre, au large d’Aleth, rejoignant alors sur ce minuscule ilot, l’ermite breton Aaron, où celui-ci s’était retiré, à l’abri des tentations du monde. À la mort d’Aaron, en 541, cet ilot, appelé le « rocher d’Aaron » devint alors le rocher de Saint-Malo. Son compagnon décédé, Malo quitta Cézembre pour venir s’installer à Aleth où il allait fonder un monastère. Il en aurait été élu évêque en 590.Mais, entré en conflit avec les habitants d’Aleth, Malo quitta la ville pour Saintes, où il mourut un 15 novembre vers l’an 621. Ses reliques furent transférées en 672 à la cathédrale d’Aleth et à l’ermitage de Saint-Aaron. Enfin, lors de l’invasion normande au Xe siècle, elles furent transportées à Paris, puis à Montreuil avant d’être dispersées. Après la révolution française, la réorganisation des 7 évêchés de Bretagne en 5 diocèses eut pour conséquence de réunir dans un seul, Dol et St Malo autour de Rennes. Si l’évêché d’Aleth a disparu, St Malo -ou St Maclou- est resté bien présent, grâce aux nombreuses églises portant cette appellation, sans oublier les rues, quartiers et bien sûr la ville elle-même, tous participent à leur manière à la mémoire de notre dernier Saint fondateur. Michel HINAULT (sources multiples)