La Sainteté, et alors…

Ce mois de novembre s’ouvre par la double célébration de la Toussaint et la Commémoration des Fidèles Défunts et il culmine dans la Solennité du Christ Roi de l’Univers qui marque la fin de l’année liturgique.
La fête de la Toussaint nous rappelle que la sainteté est à notre portée (Lv 19, 2). Les saints ne sont pas des extra-terrestres surdoués de la morale, de l’ascèse et de l’austérité. Pour devenir saint, il suffit de répondre pleinement à l’amour de Dieu en vivant l’Évangile. C’est-à-dire en aimant, à notre tour, les autres comme le Christ nous a aimés (Jn 13,34 ; Mt 5, 1-12). En ce sens, les saints sont réellement des modèles pour les chrétiens.
Les saints n’ont pas abandonné la solidarité humaine. « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre » affirmait Thérèse de Lisieux. C’est pourquoi, nous devons considérer comme un très grand mal pour notre société contemporaine, le développement du matérialisme, de l’individualisme, du moi-je qui prime et d’une culture de la consommation qui met la satisfaction du désir immédiat et individuel au-dessus de tout, et qui réduit l’homme à un objet dont on peut se débarrasser lorsqu’il nous semble inutile. Nous devons aussi nous élever contre tout ce qui détruit l’Homme : comment ne pas penser aujourd’hui à ces projets de lois qui, de fait, nient la dignité de la personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle, en réduisant l’Homme à l’état d’individu, d’une espèce, abandonné à son propre sort (Pape François, La joie de l’Évangile, ch. 2 du 24/11/2013). Enfin, nous devons, comme chrétiens, nous interroger sur notre manière de vivre notre vie sociale, mais aussi ecclésiale et paroissiale : Vivons-nous ‘en communion et en solidarité’ ou plutôt en consuméristes ? (Par ex. en aimant la paroisse lorsqu’elle ressemble à ce qu’on en attend et en la considérant comme une société de service ?). Et comment prenons-nous notre part pour œuvrer à la communion ?
Ce peut être simplement par la prière, mais aussi en souriant à ses voisins, en nous intéressant aux autres, en manifestant une attention plus grande à ceux qui sont seuls, ou encore, en nous engageant dans le service évangélique des malades, dans la pastorale des familles en deuil, dans l’accompagnement des fiancés, des parents et des jeunes qui demandent les sacrements, dans l’éveil à la foi, dans la liturgie, etc.
Bonne fête de la Toussaint à tous et chacun. Père Jean-Jacques MAYAMBA